Quelles sont les étapes pour créer une SCI familiale ?

Créer une société civile immobilière (SCI) familiale est une stratégie judicieuse pour gérer et transmettre un patrimoine immobilier au sein d'une famille. Cette structure juridique présente de nombreux avantages en termes de souplesse, d'optimisation fiscale et de protection patrimoniale. Comprendre les principales étapes de sa constitution est important pour tirer pleinement parti de cet outil de gestion immobilière. Que vous soyez un particulier cherchant à structurer vos investissements ou un professionnel conseillant vos clients, maîtriser le processus de création d'une SCI familiale vous permettra de prendre les décisions qu'il faut et d'éviter les écueils potentiels. Pour sauter le pas, les plateformes juridiques ou d'expertise-comptable, comme dougs.fr, vous aident à créer facilement votre société.

SCI familiale : explication des aspects juridiques et fiscaux

Une SCI familiale est une forme particulière de société civile immobilière dont les associés sont exclusivement des membres d'une même famille. Son objet principal est la gestion et l'exploitation d'un patrimoine immobilier commun. Du point de vue juridique, elle est régie par les articles 1832 et suivants du Code civil, qui mettent en lumière le cadre général des sociétés civiles.

La particularité de la SCI familiale est sa composition et son fonctionnement interne. Elle permet une gestion plus souple et personnalisée du patrimoine immobilier familial et présente dans la même veine des avantages fiscaux non négligeables. Par exemple, elle facilite la transmission du patrimoine aux héritiers en réduisant les droits de succession.

Sur le plan fiscal, la SCI familiale bénéficie par défaut du régime de la transparence fiscale. En effet, chaque associé est imposé personnellement sur sa quote-part des revenus générés par la société, au titre des revenus fonciers. Cependant, il est possible d'opter pour l'impôt sur les sociétés (IS) dans certaines situations, ce qui peut s'avérer avantageux selon la stratégie patrimoniale adoptée.

Choix des associés et répartition du capital social

La sélection des associés et la détermination de la répartition du capital social sont des étapes importantes dans la constitution d'une SCI familiale. Ces décisions auront une incidence non négligeable sur le fonctionnement et la gouvernance future de la société. Il faut donc bien comprendre les conditions d'éligibilité des membres de la famille et les implications de la répartition des parts sociales.

La qualité des associés d'une SCI familiale : un élément déterminant pour la distinguer d'une SCI classique

Les articles 1832 et suivants du Code civil traitent de la constitution d'une société de façon générale. Quant aux articles 1845 et suivants du même code, ils mettent en exergue le cadre légal pour la composition d'une société civile. Le fonctionnement de la SCI familiale convient très bien aux membres d'une même famille. En effet, la SCI familiale contrairement à une SCI classique va concerner particulièrement les membres d'une même famille et ce jusqu'au 4e degré. Autrement dit, ils sont liés par un lien de parenté ou d'alliance. Il s'agira par exemple des conjoints mariés, des parents et enfants, des grands-parents et petits-enfants, des frères et sœurs.

Détermination des parts sociales et apports en numéraire

La répartition du capital social entre les associés se fait par l'attribution de parts sociales. Chaque associé reçoit un nombre de parts proportionnel à son apport. Les apports peuvent être réalisés en numéraire (argent) ou en nature (biens immobiliers).

La détermination des parts socialesest un aspect à considérer car cela influencera la prise de décision au sein de la SCI. Il est courant de prévoir une répartition inégale pour donner plus de poids à certains associés, par exemple les parents fondateurs. Cependant, il faut veiller à ce que cette répartition soit équitable et reflète les contributions réelles de chacun pour éviter les conflits futurs.

Clauses d'agrément et de préemption dans les statuts

Pour préserver le caractère familial de la SCI et contrôler l'entrée de nouveaux associés, il faut inclure des clauses d'agrément et de préemption dans les statuts. Ces clauses présentent les conditions dans lesquelles les parts sociales peuvent être cédées ou transmises.

La clause d'agrémentstipule que toute cession de parts à un tiers doit être approuvée par les autres associés. Cette approbation peut être requise à l'unanimité ou à une majorité prévue dans les statuts. La clause de préemption, quant à elle, donne priorité aux associés existants pour racheter les parts d'un associé sortant avant qu'elles ne soient proposées à un tiers.

Ces clauses sont importantes pour maintenir la cohésion familiale et éviter l'intrusion d'éléments extérieurs dans la gestion du patrimoine familial. Elles permettent également de prévenir les situations de blocage en cas de désaccord entre les associés.

Rédaction et enregistrement des statuts de la SCI

La rédaction des statuts est une étape importante dans la création d'une SCI familiale. Ce document constitutif met en lumière les règles de fonctionnement de la société et encadre les relations entre les associés. Il faut porter attention à sa rédaction pour s'assurer que tous les aspects importants sont couverts et que les statuts sont conformes à la législation en vigueur.

Éléments obligatoires des statuts selon la loi du 4 janvier 1978

La loi du 4 janvier 1978 a établi un cadre légal pour les sociétés civiles, y compris les SCI familiales. Les statuts doivent obligatoirement inclure les éléments suivants :

La forme de la société (SCI), l'objet social (gestion et exploitation de biens immobiliers), la dénomination sociale, le siège social, la durée de la société (limitée à 99 ans maximum) ; le montant du capital social et sa répartition entre les associés, les modalités de fonctionnement et de prise de décision.

Il est recommandé de faire appel à un professionnel du droit, comme un notaire ou un avocat spécialisé, pour s'assurer que les statuts sont rédigés de manière conforme et qu'ils prennent en compte tous les aspects propres à votre situation familiale.

Choix du régime fiscal : IR versus IS

Le choix du régime fiscal est une décision non négligeable qui doit être prise lors de la rédaction des statuts. Par défaut, une SCI familiale est soumise à l'impôt sur le revenu (IR), mais il est possible d'opter pour l'impôt sur les sociétés (IS). D'un point de vue fiscal, voici les avantages de la société civile immobilière familiale selon chaque option :

  • Régime de l'IR : Les bénéfices sont imposés entre les mains des associés, au prorata de leurs parts. Ce régime est souvent privilégié pour sa simplicité et sa transparence fiscale.
  • Régime de l'IS : La société est imposée sur ses bénéfices. Ce régime peut être avantageux en cas de revenus locatifs importants ou si l'on souhaite établir des réserves au sein de la société.

Le choix entre ces deux régimes dépendra de votre situation personnelle, de vos objectifs patrimoniaux et de la stratégie fiscale globale de votre famille. Il faut bien peser les avantages et les inconvénients de chaque option avant de faire votre choix.

Procédure d'enregistrement auprès du greffe du tribunal de commerce

Une fois les statuts rédigés et signés par tous les associés, il faut procéder à leur enregistrement auprès du greffe du tribunal de commerce. Cette démarche officialise la création de la SCI familiale et lui confère la personnalité morale. La procédure d'enregistrement comprend plusieurs étapes :

  1. Dépôt des statuts originaux au service des impôts des entreprises
  2. Obtention d'un récépissé d'enregistrement
  3. Dépôt du dossier complet au greffe du tribunal de commerce
  4. Vérification de la conformité des documents par le greffier
  5. Attribution d'un numéro d'immatriculation (SIREN) à la SCI

L'enregistrement des statuts est une étape importante qui marque la naissance juridique de votre SCI familiale. Il faut s'assurer que tous les documents nécessaires sont fournis et que les formalités sont accomplies dans les délais impartis pour éviter tout retard dans le démarrage de vos activités.

Formalités administratives et immatriculation

Après la rédaction et l'enregistrement des statuts, plusieurs formalités administratives doivent être accomplies pour finaliser la création de votre société civile immobilière (SCI) familiale. Ces démarches doivent être suivies pour donner une existence légale à votre société et lui permettre de commencer ses activités en toute légalité.

Dépôt du dossier au centre de formalités des entreprises (CFE)

Le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) est votre interlocuteur unique pour l'ensemble des formalités de création de votre SCI familiale. Le dépôt du dossier auprès du CFE compétent est une étape indispensable qui permet de centraliser toutes les démarches administratives. Voici les éléments à inclure dans votre dossier : le formulaire M0 dûment rempli et signé, un exemplaire original des statuts, une copie de la pièce d'identité des associés et du gérant, un justificatif de domiciliation du siège social, l'attestation de dépôt des fonds constituant le capital social

Le CFE se chargera ensuite de transmettre votre dossier aux différents organismes concernés, notamment l'INSEE, les services fiscaux et les organismes sociaux. Cette centralisation simplifie grandement le processus administratif et vous évite de multiplier les démarches auprès de différentes administrations.

Obtention du numéro SIREN et immatriculation au RCS

Suite au dépôt de votre dossier au CFE, votre SCI familiale se verra attribuer un numéro SIREN (Système d'Identification du Répertoire des Entreprises) par l'INSEE. Ce numéro unique à 9 chiffres est l'identifiant officiel de votre société auprès de l'administration française.

L'immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) est l'étape finale qui confère à votre SCI familiale sa pleine existence juridique. Une fois cette formalité accomplie, vous recevrez un extrait Kbis, document officiel attestant de l'existence légale de votre société. Ce document sera indispensable pour toutes vos démarches futures, notamment pour l'ouverture d'un compte bancaire au nom de la SCI ou la signature de contrats.

L'obtention du numéro SIREN et l'immatriculation au RCS marquent la naissance officielle de votre SCI familiale et lui permettent de commencer ses activités en toute légalité.

Publication de l'annonce légale de création

La publication d'une annonce légale est une obligation pour toute création de société, y compris pour une SCI familiale. Cette annonce doit être publiée dans un journal d'annonces légales du département où se situe le siège social de votre SCI. L'objectif est d'informer les tiers de la création de votre société.

L'annonce légale doit contenir les informations suivantes : la dénomination sociale de la SCI, la forme juridique (SCI), le montant du capital social, l'adresse du siège social, l'objet social, la durée de la société, l'identité du ou des gérants.

Une fois l'annonce publiée, vous devrez conserver un exemplaire du journal dans lequel elle est parue, ainsi qu'une attestation de parution fournie par le journal. Ces documents feront partie intégrante de votre dossier d'immatriculation.

SCI familiale : sa gestion et son fonctionnement

Une fois votre SCI familiale créée et immatriculée, il faut mettre en place une gestion rigoureuse et un fonctionnement conforme aux dispositions légales et statutaires. Une bonne organisation interne permettra d'améliorer la gestion de votre patrimoine immobilier et d'éviter les conflits potentiels entre associés.

Nomination du gérant et définition de ses pouvoirs

Le gérant est le représentant légal de la SCI familiale. Il est chargé de :

  • La gestion courante des biens immobiliers (location, entretien, réparations)
  • La tenue de la comptabilité et l'établissement des comptes annuels
  • La convocation des assemblées générales
  • La représentation de la SCI dans les actes juridiques

Il est recommandé de prévoir dans les statuts certaines limitations aux pouvoirs du gérant, notamment pour les décisions importantes comme la vente d'un bien immobilier ou la souscription d'un emprunt important. Ces décisions pourront être soumises à l'approbation préalable des associés.

Tenue des assemblées générales annuelles

L'assemblée générale annuelle est un moment important dans la vie d'une SCI familiale. Elle permet aux associés de se réunir pour prendre connaissance des résultats de la société, approuver les comptes et prendre des décisions importantes pour l'avenir de la SCI. Il est préférable de tenir cette assemblée dans les six mois suivant la clôture de l'exercice comptable.

Lors de l'assemblée générale annuelle, les points suivants sont généralement abordés :

L'approbation des comptes de l'exercice écoulé ; l'affectation du résultat (distribution de bénéfices ou report à nouveau) ; le quitus de gestion au gérant ; les décisions relatives à la stratégie immobilière de la SCI ; les éventuelles modifications statutaires.

Il faut respecter les formalités de convocation et de tenue de l'assemblée générale prévues dans les statuts. Un procès-verbal de l'assemblée doit être rédigé et conservé dans les archives de la société.

Obligations comptables et déclarations fiscales

Bien que la SCI familiale bénéficie d'un régime comptable et fiscal simplifié par rapport aux sociétés commerciales, elle n'en est pas moins soumise à certaines obligations. La tenue d'une comptabilité régulière est nécessaire pour assurer une gestion transparente et efficace du patrimoine familial.

Les principales obligations comptables et fiscales d'une SCI familiale sont :

  • La tenue d'un livre-journal enregistrant chronologiquement toutes les opérations
  • L'établissement d'un bilan et d'un compte de résultat annuels
  • La conservation des pièces justificatives pendant au moins 10 ans
  • La déclaration annuelle des revenus fonciers (formulaire 2072 pour les SCI non soumises à l'IS)
  • La déclaration de TVA si la SCI est assujettie (cas des locations de locaux commerciaux)

Pour les SCI soumises à l'impôt sur les sociétés, les obligations sont plus étendues et se rapprochent de celles des sociétés commerciales. Dans ce cas, il est fortement recommandé de faire appel à un expert-comptable pour s'assurer du respect de toutes les obligations légales.

Une gestion rigoureuse et transparente de votre SCI familiale est ce qu'il faut pour pérenniser votre patrimoine immobilier et maintenir l'unité familiale autour de ce projet commun.

En conclusion, la création et la gestion d'une SCI familiale nécessitent de faire attention à chaque étape, de la rédaction des statuts à la tenue des assemblées générales, au respect des obligations comptables et fiscales. En suivant scrupuleusement ces étapes et en adoptant une gestion rigoureuse, vous pourrez pleinement bénéficier des avantages de cette structure pour rendre optimal la gestion et la transmission de votre patrimoine immobilier familial.

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